Station Eleven de Emily St. John Mandel

REVUE LITTÉRAIRE
Hélène Lapointe

La fin du monde survient en l’espace de quelques jours avec la grippe géorgienne. Des populations entières sont décimées aux quatre coins du globe. Sur la Terre, rien ne va plus. Toute activité, de quelque ordre qu’elle soit, s’est arrêtée. Pourtant quelques humains ont été épargnés. Combien ? Où ? Personne ne le sait. Ils luttent pour leur survie, mais « survivre ne suffit pas ». Contrairement à certains qui adoptent un comportement égoïste et barbare, d’autres essaient de réinventer la vie grâce à la solidarité, à l’amitié et à la sauvegarde de la culture. Plusieurs personnages assurent le relais de l’intrigue et tous en sont les héros. Comme le temps s’est arrêté et que l’espace demeure inconnu, le récit est construit de façon morcelée, avec de nombreux retours en arrière et dans des lieux multiples. Les destins des principaux personnages, morts ou vivants, évoluent séparément et construisent par petites touches, jour après jour, année après année, la trame de cette épopée dont l’héroïne est l’humanité.

Station Eleven est une mise en abyme et une allégorie : une station spatiale dans une bande dessinée inventée par un des personnages du roman et dont les protagonistes vivent une situation similaire. Tous ceux qui ont la chance de la lire en restent marqués, car elle symbolise l’espoir, la résilience d’humains condamnés à vivre dans un environnement hostile, mais qui portent en eux-mêmes la promesse d’un monde nouveau.